Vous et moi

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Il y a 30 ans, le mercredi 5 octobre 1994, je présentais les infos sur une petite radio locale genevoise. J’ai annoncé le massacre de l’Ordre du Temple Solaire (OTS). Deux semaines plus tôt, je soupais chez une charmante grand-mère, séduit par ce que cette personne me disait du Yoga, du Christ et des rêves éveillés. Haute-dignitaire de l’Ordre, elle est morte à Cheiry.

Passionné parce que touché de près par cette affaire, j’ai tout lu, tout visionné, tout écouté de ce qui est sorti depuis. Dont l’excellent podcast en dix épisodes « Soleil Noir » que Fanny Moille et Gautier Renault ont publié sur la RTS la semaine dernière.

Ce qui est touchant dans les commentaires de ces deux journalistes, c’est aussi ce qui me hante depuis 30 ans : cela aurait pu être vous, ou moi. Car les adeptes du Temple Solaire n’étaient pas des fous, ni des illuminés. On l’a un peu vite oublié : tout cela a commencé par du Yoga « chrétien », sous l’égide de Jo Di Mambro, à Collonges sous Salève. On l’a un peu vite oublié : il y avait un immense portrait du Christ dans la chapelle de la secte à Cheiry. On ne le sait que trop peu : il y avait des prêtres et des religieux parmi les adeptes.

La lancinante question est : cela serait-il encore possible aujourd’hui ? A celles et ceux qui ont vu ces événements comme le fruits d’illuminés je dis : renseignez-vous. Des groupes comme celui de l’OTS, cela existe. Des gens qui dévient de leur foi par un syncrétisme sulfureux mêlant ésotérisme et postures de diverses religions, cela existe. Et les membres de l’OTS le faisaient en toute bonne foi.

La dernière fois que j’ai enquêté sur du Yoga « chrétien » qui me semblait un peu louche dans ma région, et que j’ai osé parler de l’OTS à ses organisateurs, j’ai reçu les jours suivants un charmant message anonyme dans ma boîte-aux-lettres, qui me suggérait assez funestement d’arrêter de mettre mon nez là où il ne faut pas. Ce n’était pas il y a 30 ans, mais il y a une poignée d’années.

Alors prudence. Ni vous ni moi ne sommes à l’abri de groupes qui œuvrent, en apparence, en toute bonne foi.

Vincent Lafargue

Publié dans le journal « Echo Magazine » n°41-2024

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