Lourd comme une plume
La période des fêtes s’annonce. Elle va amener son lot de vœux plus ou moins originaux, plus ou moins personnalisés… et plus ou moins de bon goût, il faut le reconnaître.
En matière de goûts, j’avoue une prédilection pour l’écriture à la main, en période de fêtes comme durant le reste de l’année, d’ailleurs. Mais j’ai bien conscience de faire de plus en plus partie d’un club de vieux dinosaures écrivant encore à la main, à la plume qui plus est.
On le sait en général (bien que les plus jeunes n’ont pas forcément reçu ces traditions), l’usage veut que, même si l’on envoie des cartes de vœux pré imprimées, on ajoute toujours un petit mot à la main, ou au moins notre signature manuscrite. Je me souviens de l’année où je m’étais contenté de photocopier ma signature au bas de mes cartes de vœux : j’avais reçu une remarque sympathique mais cinglante d’un de mes correspondants plus au fait de l’étiquette que je ne l’étais alors.
Parmi les fautes de goût malheureusement amenées par la technologie, on compte de plus en plus de cartes écrites à l’ordinateur, sans signature manuscrite, y compris des cartes postales… mais c’est un moindre mal en regard des vœux envoyés par courrier électronique, ou par message à tous les contacts d’un réseau social type WhatsApp ou Telegram.
Prendre la plume n’est pas qu’une élégance, c’est une politesse. Mais Dieu qu’elle semble lourde à certaines mains, cette plume !
Bien sûr, on rétorquera – à juste titre – que les frais postaux ont pris l’ascenseur pour qui écrit encore des lettres. Envoyer des cartes de vœux demande un certain budget, c’est un homme qui en produit 250 chaque année qui vous le dit !
Mais bon, si vous avez pris l’habitude d’utiliser le clavier de votre ordinateur ou de votre téléphone, je ne veux pas vous culpabiliser : il faut reconnaître qu’il existe de véritables œuvres d’art en matière de cartes de vœux électroniques, y compris des modèles personnalisables.
Reste l’élémentaire politesse de la REPONSE. Si l’on reçoit une carte personnalisée, on y répond de même, c’est du moins ce qui m’a été enseigné, et sur le même support que ce que l’on a reçu (à un courrier électronique on répond d’un clic, mais à une carte sur papier, ou à une lettre, on répond en prenant sa plume).
Et alors là… je ne sais pas si le CoVid a terrorisé les gens au point de craindre d’éventuelles transmissions virales en léchant une enveloppe ou en touchant un papier… toujours est-il que les réponses sur papier se font rares, c’est le moins que l’on puisse dire !
Alors essayons de faire cet effort : à qui prend la peine de nous écrire sur du papier, osons répondre en prenant la plume, si lourde soit-elle !
Vincent Lafargue, relayé sur LinkedIn et Facebook le 2 décembre 2025

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